Echec et Mat

Publié le par KiraNeko San

Cet article, ne parlera pas d'astuces beauté, ni de bien être.

Que ceux qui ne se sentent pas près à lire des vérités et mon histoire personnelle, tournent les talons.

 

Echec et Mat

Cet article, est dans la lignée des articles confidences que j'ai déjà fais.

Dans l'un d'eux, j'expliquais, comment dans la séparation, le père de ma fille et moi, avions trouvé l'équilibre et une certaine harmonie malgré les circonstances.

J'aurais aimé pouvoir faire un bilan positif et dire que cela à continuer dans le temps.

Seulement, nous ressemblons aujourd'hui à ces parents séparés qui se déchirent.

Il faut savoir, qu'en tant que fille de parents séparés, mon histoire et mon vécu, ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Qu'ils ont dictés mes principes et ma conduite et que je peux donc comprendre que l'on soit parfois en désaccord avec mes actes. Mais je suis une maman, qui veut le meilleur pour son enfant et qui fait ce qu'elle peut pour préserver sa fille.

J'exige ainsi beaucoup de toutes les personnes amenées de près ou de loin, à jouer un rôle dans la vie de ma fille et j'attendais bien évidemment une forte contribution de son père.

J'ai vu la situation se dégrader et comme souvent dans ce genre de situation, j'ai choisis le silence en premier lieu. Me taire, pour ne pas aggraver les choses et ne pas causer de tort. Me considérant souvent d'abord comme la fautive, j'endosse le rôle et veux éviter de blesser des personnes.

J'ai eu ce malencontreux réflexe et je me suis retrouvée prisonnière de mon silence. J'ai finis par perdre mon droit à la parole peu à peu. Je me suis vu également retirer certains de mes droits de maman et me suis retrouvée impuissante.

J'ai oublié une fois de plus, qu'il faut se préserver soi avant toute chose. La vie avait déjà tenté de me donner plusieurs fois la leçon, mais je n'apprends pas vite de mes erreurs. Et je persiste souvent à vouloir croire en la bonté d'autrui.

Cela m'a porté préjudice.

 

Un jour, le dialogue avec le père de ma fille, s'est rompu. D'une relation amicale, nous sommes devenus deux inconnus, père et mère d'une petite fille, qui ne nous lie même plus.

J'ai accepté et j'ai voulu m'en accommoder en me persuadant que malgré tout, le bien-être de ma fille serait toujours une priorité et que même sans se parler, nous arriverions à la préserver.

Je voulais y croire mais en même temps je sentais que la situation m'échappait, je présentais que quelque chose allait se produire. Mais je ne pouvais anticiper, je devais attendre, je ne savais pas quoi, mais attendre était la seule chose à faire.

Et le couperet est tombé, un matin, avant que je ne parte travailler.

J'ai toujours cru que chaque drames que j'avais traversé dans ma vie, étaient le pire, j'ai su à ce moment là, que le pire était arrivé là.

Un huissier, une assignation et l'accusation de maltraitance sur ma fille. Je sais que pour certains, cela a été une réjouissance d'apprendre ma « réaction », je crois qu'en réalité, ils sont très loin d'imaginer ce que j'ai pu ressentir.

Lorsque l'on est enceinte pour la première fois, on ignore ce que seront les contractions et l'accouchement, on ne le sait que le jour où cela se produit.

Se retrouver devant un dossier, tel que celui que j'ai eu sous les yeux, c'est sentir son cœur complètement défaillir, c'est avoir la sensation que le monde s'écroule sous ses jambes, c'est se retrouver dans une totale incompréhension. Avoir la sensation d'être dans un mauvais rêve sans pouvoir se réveiller. Mais en vérité, on ne peut pas se l'imaginer sans le vivre car même tenter de l'expliquer réellement est impossible. Je partage une image de ressentis banales parce que se sont les seuls mots que j'ai pour exprimer cette souffrance que j'ai eu.

 

Je me retrouve aujourd'hui face à un inconnu. Je ne reconnais pas la personne qui un jour m'a sorti d'une situation douloureuse et avec qui, ensemble, nous avons décider de bâtir quelque chose, construire une famille. C'est ce que nous étions, même après la séparation. Les décisions se prenaient à 2 pour notre fille. Nous nous accordions, nous passions encore du temps ensemble. Quand tout cela s’arrête soudainement, l'incompréhension s'installe aussi pour l'enfant qui jusque là, avait encore des parents unis.

Il a fallu lui expliquer, sans dénigrer l'autre parent, préserver l'image qu'elle en a et tenter de lui faire accepter la réalité des adultes : oui parfois, ceux-ci finissent par ne plus se parler, par ne plus se voir et même par se disputer.

J'ai du supporter les allégations à mon encontre, je ne pouvais pas me défendre, privée de mon droit à la parole, j'ai du entendre mon enfant, me rapporter les propos de son père, de sa grand-mère, … les dédramatiser, pour qu'elle n'en comprennent pas tout le sens, et surtout pour qu'elle ne sache pas, que sa parole, innocente, se retournait contre moi. Afin qu'elle ne culpabilise pas un jour d'avoir dit tant de choses qu'elle ne pensait pas simplement par peur de perdre l'amour de son père et de son entourage.

Pour elle, à son échelle, tout est une question d'amour, accepter ce qu'il lui était dit ou faire dire, accepter des décisions qui n'étaient pas les siennes, pour qu'ils l'aiment encore. C'est sa vision, du haut de ses 5 ans et demi.

Comment faire, pour préserver encore son enfant quand la voie qui se profile, est tout ce que vous ne vouliez pas pour elle ? Comment faire, quand ce que vous dites, vous revient comme un boomerang en plein visage, mais de manière déformée ?

Confier son affaire à des autorités compétentes, espérer être entendue, reconnue, et retrouver son droit de mère. Mais surtout retrouver la paix, continuer à avancer plus sereinement.

Pour tenir, j'ai profité de chaque instants avec ma fille. Je l'ai encouragé dans chacun de ses progrès quel qu'ils soient. Je n'ai cesser de lui dire, de lui faire entendre que peu importe les événements, je l'aime, parce qu'elle est ma fille, parce qu'elle est précieuse.

J'essaie de rester fidèle à mon credo : ne pas faire comme mes parents. Ne pas être la mère qui va faire porter à son enfant, le poids de sa déception et de sa colère. La laisser libre de ne pas avoir à choisir entre son père et sa mère, parce qu'elle est un morceau de 2 êtres qui s'appréciaient assez pour décider de la concevoir. Essayer de ne pas oublier ce qu'il y a eu de bien avec son père pour apaiser un peu la colère et accepter la déception que cette personne n'est plus ce qu'elle était, mais reste son père.

Le présent est difficile mais le temps fait son œuvre, alors je patiente en attendant des jours meilleurs, tant que ma fille sourit et est heureuse, cela reste pour moi l'essentiel.

Et surtout qu'importe ce qui est raconté par autrui, personne ne sait plus que moi ce qu'il se passe chez moi. Je ne rendrai de compte à personne et pour ceux qui seront curieux de voir la vie que je mène, malheureusement, ma porte est ouverte à mes seuls amis et la famille.

 

Je clos ainsi un chapitre de ma vie, cela plaira ou ne plaira pas, peu importe, j'use de ma liberté d'expression et après un an de silence, il était temps pour moi de pouvoir poser cela.

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